Le fait que plus de 50 % des déchets produits au Liban soient organiques n’est un secret pour personne. De ce fait, le compostage (transformation des déchets organiques en un enrichisseur de sol) est souvent cité comme une méthode de traitement qui devrait être privilégiée. Et cette idée, une nouvelle entreprise sociale la porte désormais auprès de municipalités, d’entreprises ou de particuliers : Compost Baladi* est active depuis 2016, officiellement sur le terrain depuis 2017. Ses deux cofondateurs, Marc Aoun et Antoine Abou Moussa, sont détenteurs de diplômes dans le domaine de l’environnement, et leur partenaire est Diane Fadel, de la Fondation Diane.
« Nous travaillons sur plusieurs axes, les foyers, les municipalités, les entreprises ou encore les ONG, explique Marc Aoun. Nous leur fournissons le savoir-faire avec une solution adaptée à chaque cas. Nous aidons particulièrement les municipalités à adopter des solutions simples et conformes à leurs moyens. »
L’un de ces exemples est la municipalité de Aïntoura, au Kesrouan, un projet mis en place avec la coopération du Rotary. Compost Baladi a fourni l’étude et la conception, sachant que l’exécution a été prise en main par le conseil municipal.
L’initiative de Compost Baladi tend à encourager les solutions décentralisées. Mais l’expérience sur le terrain a fait entrevoir à ses fondateurs les difficultés qui entachent ce domaine. « Le grand problème, c’est que le principe de pollueur-payeur n’est pas appliqué dans ce pays, explique Marc. Il n’y a pas non plus de motivations financières à l’intention de ceux qui adoptent des pratiques environnementales. Sous d’autres cieux, ces municipalités auraient bénéficié d’une baisse du tarif du traitement des déchets. »
Cette entreprise sociale, soucieuse d’éthique et d’impact sur la société, a des perspectives de développement. « À l’avenir, dès l’année prochaine peut-être, nous nous emploierons à créer un système qui nous permettra d’acheter le compost fourni par nos clients de manière à leur offrir un élément de durabilité en plus », souligne Marc.